En août 2015, la loi Macron, lancée par Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Economie, libéralise le transport de passagers en autocar longue distance. Même si la SNCF voulait éviter un nouveau type de concurrence, cette loi Macron fait apparaître de nouveaux autocaristes, multipliant les liaisons de bus à travers la France mais aussi en Europe. Quelques années plus tard, l’heure est au bilan. Quels changements la loi Macron a-t-elle introduits ? Où en sont aujourd’hui les cars Macron ? Qui sont les grands gagnants de la libéralisation ? Kombo vous dit tout !
Avant la loi Macron, la législation française du transport en autocar était très contraignante. D’abord, la création et l’exploitation d’une ligne d’autocar régulière entre deux régions françaises était interdite sauf en cas de « cabotage » sur des trajets internationaux. Par exemple, sur un trajet Paris - Rome, les passagers pouvaient descendre ou embarquer à Lyon mais uniquement à condition que cela représente moins de 50 % du trafic et du chiffre d’affaires du transporteur. En conséquence, des trajets comme Paris - Rennes ou Caen - Paris n’étaient pas disponibles en autocar. Le train restait alors l’unique alternative et l’autocar n’était pas en mesure de faire de l’ombre à la SNCF.
De son vrai nom la « loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », la loi Macron promulguée le 6 août 2015 a libéralisé le marché du transport en autocar longue distance. Cette loi comporte un total de 308 articles dont 30 dédiés à la mobilité, objet du 1er chapitre du texte de loi. Mais en pratique, quels sont les changements liés aux bus Macron ?
Le changement majeur — et parfois controversé — est introduit dans l’article 5 de la loi Macron. Les lignes routières nationales d’autocars sont ouvertes à la concurrence. Ainsi, n’importe quel transporteur est désormais en mesure d’exploiter des lignes de bus en France et en Europe. Cela est appelé Service Librement Organisé (SLO). Ainsi de nouvelles lignes nationales comme les bus Lille Paris ont pu être créées, sans être soumises à autorisation de la SNCF.
L’article 9 de la loi Macron imposait également la réalisation d’une étude sur l'impact environnemental de la libéralisation. C’est l’ADEME qui était en charge de cette étude, et elle a montré un impact positif sur l’environnement. La raison ? Sans les bus Macron, 40% des utilisateurs auraient pris leur voiture, ce qui aurait été plus polluant.
A la suite de la loi Macron, plusieurs compagnies de bus ont décidé de saisir cette opportunité et ont investi dans ce nouveau marché. Mais alors qui sont ces fameux bus Macron ?
Eurolines, filiale du groupe Transdev, proposait déjà des dessertes françaises sur ses trajets internationaux. Suite à la libéralisation du marché français, le groupe crée une nouvelle marque, Isilines, spécialisée dans les trajets nationaux.
Face à cette concurrence accrue, la SNCF décide de passer à l’offensive quitte à concurrencer ses propres lignes de train. En 2015, IDBus devient OuiBus et multiplie les lignes à travers la France et en Europe. Le réseau de la compagnie s’étend à nouveau en 2016 lorsqu’elle intègre Starshipper via un contrat de franchise. Elle compte plusieurs centaines de cars sur toute la France et dessert plusieurs villes d’Europe.
Fondée en 2013, cette startup allemande possède un réseau d’autocars longue distance très développé en Europe grâce à ses nombreux partenariats avec des autocaristes privés. En 2016, Flixbus (parfois appelée à tort Flexibus) étend son réseau en rachetant les lignes de Megabus en Europe, qui était notamment très présent au Royaume-Uni.
Les bus Macron ont rendu les autocars plus attractifs, alors qu’ils étaient beaucoup moins développés en France par rapport à nos voisins européens. En 2017, près de 7 millions de passagers ont voyagé en autocar en France selon le rapport Arafer (Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires et Routières). Les raisons ? Le prix d’abord, les bus Macron permettent de voyager sans se ruiner, surtout sur les distances moyennes. On reproche bien souvent au train son tarif qui tend à exclure une frange de la population. Les bus Macron aident de nombreux Français à se déplacer en proposant des prix bas (5€ pour un Paris - Lille, 10€ pour un Lyon - Paris). De plus, l’intense compétition entre les différents autocaristes a conduit à une guerre des prix dont les premiers gagnants sont… les usagers !
Le second argument avancé concerne les nombreuses liaisons disponibles, la SNCF est en effet très développée sur les grands axes avec le TGV mais a délaissé certains trajets, faute de rentabilité. Sur les trajets en question, qui sont notamment d’est en ouest, le bus a pu prendre le relai et ainsi apparaître comme complémentaire au train. Le bus est ainsi promis à un bel avenir au sein de l’hexagone !
Face à la diversité de l’offre désormais disponible — les nombreux bus Macron mais aussi les différents modes de transport comme Blablacar — il est parfois difficile de trouver les meilleurs prix. Pour vous aider à vous déplacer en France et en Europe au meilleur prix, Kombo compare pour vous les prix du bus, du train et du covoiturage. Notre puissant algorithme combine également des billets de différentes compagnies pour desservir un maximum de destinations au prix le plus bas.
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